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No-Code Low-Code
Faisons un rêve : vous êtes dans une direction métier, vous aimeriez bien disposer rapidement d'une application qui réponde à vos besoins, mais vous n'êtes pas développeur et n'avez plus de budget. Le désespoir vous submerge (oui, bon, un peu de pathos dans le récit, histoire d'augmenter l'intensité dramatique). Soudain, devant vos yeux écarquillés, se dessine en lettres capitales, dans un halo de lumière intense, le mot magique : "NO-CODE" (là, il faudrait une musique puissante comme dans les péplums des années 50 mais c'est un dictionnaire, pas la bande-annonce d'un film de Spielberg). On s'y croirait, n'est-ce pas? Eh bien on y est. En fait, en 2024, il avait été estimé par le cabinet Gartner que 65 % des applications d'entreprise seraient développées à l'aide d'outils Low-Code/No-Code.
Mais de quoi parle-t-on?
Low-code
Il s'agit d'une méthode de développement permettant aux utilisateurs de créer des applications à l'aide d'interfaces visuelles et de modèles préconstruits, avec toutefois la possibilité d'ajouter du code spécifique pour personnaliser les applications.
No-code
L'étape ultime. Cette méthode s'adresse à des utilisateurs sans compétences de programmation, et les interfaces de ces plateformes proposent de construire rapidement des applications en glissant-déposant des composants fonctionnels, en se concentrant sur la logique métier et non sur la façon dont ont été programmés lesdits composants.
Pour reprendre l'analogie communément convoquée du jeu de construction, le No-code, c'est un peu comme un jeu avec des blocs aimantés ou des formes préassemblées, dont il suffit de finaliser l'assemblage pour avoir quelque chose qui fonctionne. Le Low-code, ce serait plutôt comme le célèbre jeu constitué de briques de couleurs qu'on assemble ; on a des briques standard, mais il est possible de créer ce qu'on veut en les combinant.
"Mais le No-code, c'est le Graal alors !"
Oui et non, enfin, comme souvent, il faut être un peu plus nuancé... Certaines études ont pu estimer un gain de productivité de 50% en passant d'une méthode de développement "traditionnelle" à du no-code, avec bien entendu des coûts de développement considérablement réduits, ce qui explique le succès de ces plateformes auprès des TPE-PME qui n'ont pas toujours financièrement la possibilité de bénéficier d'un développeur.
Maintenant, le monde du No-code n'est pas tout rose et il faut accepter le fait d'être contraint d'utiliser un outil non personnalisable. Par ailleurs, ces plateformes ne fournissent pas toujours de bonnes garanties en matière de sécurité, et la scalabilité est fréquemment limitée.
En ce qui concerne le Low-code, si la possibilité de personnaliser un peu permet une plus grande souplesse dans l'usage, elles se heurtent aux mêmes limites s'agissant de la scalabilité.
L'utilisation de ces plateformes implique également une très forte dépendance vis-à-vis du fournisseur et un changement des conditions d'utilisation aura un impact direct sur les utilisateurs.
Enfin, du point de vue numérique responsable, il est assez tentant avec ce type d'outils de voir proliférer des applications non urbanisées, des doublons consommateurs de ressources, ce qui s'avère antinomique avec la frugalité numérique que nous cherchons à promouvoir...
Des exemples près de chez vous
SitesFaciles (https://sites.beta.gouv.fr/) se positionne plutôt comme une solution no-code.
En effet,
- Il permet de créer un site web sans écrire de code, en utilisant des modèles préétablis.
- L'interface est conçue pour être accessible aux agents publics sans compétences techniques.
- Tout repose sur un système de configuration simple, où l’utilisateur remplit des champs et choisit des options sans avoir à manipuler du code.
A contrario, on peut considérer que les sites SPIP Giseh sont plutôt dans la catégorie low-code.
Pourquoi ?
- SPIP est un CMS qui repose sur des squelettes (modèles) et un système de boucles pour afficher du contenu.
- Giseh est une surcouche qui simplifie la création de sites pour l’administration publique.
- Les utilisateurs peuvent gérer du contenu sans coder, mais la personnalisation avancée passe par des fichiers de squelettes et du code SPIP.
🎸 Dans un autre univers...
No-code, c'est aussi le 4eme album du groupe de rock alternatif Pearl Jam, paru le 22 août 1996 sur le label Epic
🤘